Afrique du Sud: une manifestation succède à une autre

Publié le par Mia

Habituellement un président nouvellement élu bénéficie d'un état de grâce, au moins durant les 100 premiers jours de son mandat.
Ce président fraîchement élu en profite pour faire passer ses réformes les plus lourdes. Jacob Zuma n'a pas eu cette chance. Dans son cas on peut même dire que la machine s'emballe car après les médecins, les profs, les ouvriers du bâtiment, ce sont maintenant les agents municipaux qui à leur tour demandent leur 15% d'augmentation.
Leurs salaires étant faible, leur demande est légitime. Mais en pleine récession, les syndicats qui les manipulent ont une attitude irresponsable.
En effet, ce que le gouvernement mettra dans les salaires sera ce qu'il y aura en moins pour relancer l'économie, ou améliorer les programmes sociaux et résoudre les problèmes de logements.
N'oublions pas que ces fonctionnaires mal payé font tout de même partie de ceux qui ont la chance d'avoir un emploi, dans un pays où le taux de chômage atteint 20% officiellement mais serait plus proche des 40%.

Pas évident d'être président en temps de crise...
Les classes populaires attendent beaucoup de ce président car il est issu dumême milieu.
Pourtant, Jacob Zuma doit avoir le courage de leur dire que l'argent n'est pas infini et qu'il  en a besoin pour résoudre des problèmes prioritaires.
Du fait de la récession les entrées fiscales diminuent.
La grosse erreur serait de céder à la facilité en faisant tourner la planche à billets ou en allant s'endetter.

L'Afrique du Sud est un pays démocartique dirigé par des hommes politique d'extrême gauche qui face au constat d'échec du communisme ont fait le pari du capitalisme.
Ils ont mené une politique de croissance et d'inflation maîtrisée, or même en période de croissance son économie n'a pas su créer les emplois nécessaires à l'harmonie sociale.

A quand un réveil de l'élite sud africaine?
Les ressources minières ne sont pas indéfinies, l'argent dégagé devrait servir à hisser ce pays au rang de grande puissance industrielle au lieu de servir à régler les dépenses courantes.
 N'oublions pas qu'ils importent énormément de produit manufacturé en Chine. C'est incompréhensible qu'avec autant de chômeurs ils ne puissent pas atteindre des coûts de productions(coûts de production + coût du transport)  inférieurs à ceux de l'asie.

Le libéralisme économique fige les classes sociales et le peuple n'en peut plus d'attendre son tour.
Impossible pour eux de protéger leur marché sans se fermer aussitôt les portes de l'exportation, donc il ne leur reste plus qu'à être moins cher que la Chine ou l'Inde; stabiliser le nombre de fonctionnaire avec des gains de productivité tout en faisant peser les charges sociales sur la TVA et non pas les salaires.
Les gens semblent tellement fatigué de ne pas avoir de job que l'homme politique qui aura l'honnêteté de dire que: oui ils peuvent en avoir un mais pas très bien payé, recevra peut-être les foudres de la COSATU mais également l'accord de cette partie du peuple qui doit faire la queue avec leurs enfants pour recevoir de la nourriture.

Publié dans mouvements sociaux

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